mardi 24 janvier 2017

Détox numérique

La fin de semaine dernière, mon amoureux et moi avons décidé de faire une journée sans écrans et pour être plus précis nous entendions par là: pas de tablette, pas de téléphone (sauf pour téléphoner) et pas d'ordinateur. Une journée " à l'ancienne" quoi.
Cela fait déjà quelques mois que je ressens le besoin de faire ce genre de pauses, mais sans jamais me les imposer réellement. Pourtant nombreuses sont les journées où je me dis que je suis beaucoup trop "cyberconnectée". Cela nous a permis de faire le tri dans tout un tas de vieux livres et de magazines ( il y avait du Protégez-vous millésime 2005 mesdames et messieurs!) gardés pour le jour où ... on aura envie de savoir quel frigo il fallait acheter il y a 10 ans et/ou on aura installé une cheminée dans l'appart et on aura besoin de papier pour allumer le feu et/ou on déménagera, pour emballer la vaisselle.
Quoi que j'en dise, il y avait tout de même, parmi tous ces magazines, des perles rares qu'on ne se lassera jamais de regarder, à savoir des numéros de Géo, National Geographic, Philosophie, Sciences humaines et L'Histoire. Deux d'entre eux ont particulièrement attisé ma curiosité. Un numéro de L'Histoire intitulé Comment s'éteignent les civilisations? Disons que le changement de garde à la Maison-Blanche suscite chez moi beaucoup de questions... Et un exemplaire du National Geographic titrant Unplugging the selfie generation ( Débrancher la génération selfie) autant dire que ça tombait à pic!
L'article allant avec le gros titre partait du constat que les parcs nationaux américains comme Yosemite, Yellowstone, Acadia (il y en a 59 au total) souffraient d'une grande désaffection des jeunes générations qui, plutôt que d'être attirées comme leurs parents et leurs grands-parents par ces immensités sauvages, en avaient peur. Hostiles, désertiques, et trop reculés, c'est, en substance, ce qu'ils leur reprochent. [Une remise à niveau des moyens de communication du National parc service a d'ailleurs été mise en oeuvre afin de le mettre en phase avec ces nouvelles générations. Vous pouvez désormais suivre les comptes Facebook et Instagram de certains parcs américains comme ici, ici ou encore (ce dernier est le plus proche de chez nous et j'ai bien l'intention d'y aller un de ces jours!).]
Afin de mieux comprendre le manque d'attirance des milléniaux pour la nature, le journaliste Timothy Egan, auteur de l'article, avait entrepris un trek avec son fils de vingt ans dans l'un de ces parcs. Canoë-camping, feux de camp, nuits à la belle étoile et surtout aucune couverture de réseau. Se rendant compte que même en appréciant le séjour, son fils restait tout de même frustré il lui demanda pourquoi. Voici sa réponse: " Everyone I know likes to share -publicly- what we're doing. We are social travelers. If you can't share it now, is it really happening?" (Tous les gens que je connais aiment partager ce qu'ils sont en train de faire. Nous sommes des voyageurs connectés. Si tu ne peux pas partager ce que tu fais là, maintenant, est-ce que ça se passe réellement, est-ce que ça existe vraiment?)
Cela m'a rappelé l'une des phrases du journal de Christopher McEndless, le personnage principal du film Into the wild de Sean Penn qui a d'ailleurs réellement existé et qui est mort seul, en ermite, au fin fond d'une forêt d'Alaska. "Happiness is only real when shared" (Le bonheur n'est réel que quand il est partagé). Reste à savoir, pour tout un chacun, avec combien de personnes...

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