lundi 9 janvier 2017

Avoir le chômage heureux ?

Je n'ai jamais aussi peu écrit sur mon blogue qu'à partir du moment où je me suis imposée la contrainte d'y écrire au moins une fois par semaine. Conclusion: je ne supporte pas vraiment les contraintes. C'était la même chose avec le sport. Je me suis longtemps dit que dépenser le prix d'un abonnement annuel dans une salle de sport (assez cher selon mon budget) m'obligerait à m'entrainer plus souvent. Finalement, j'ai déployé beaucoup plus d'énergie à me trouver des excuses pour ne pas y aller qu'à courir sur un tapis. Chaque fois que j'ai ce réflexe de m'imposer une contrainte, j'espère toujours avoir la force morale de m'y astreindre et chaque fois j'échoue et je me tape sur la tête. Une façon de plus de blesser mon estime personnelle parfois défaillante.
Je supporte mieux les contraintes extérieures, imposées par la société comme les horaires de travail, les règles de la vie en communauté, les aléas de la vie en général. Et je suis très bonne à toujours essayer d'y trouver mon bonheur. J'y mets de l'optimisme, du positif, une dose raisonnable de fatalisme même parfois, ce qui est salvateur je pense. Tu me dis que je dois être heureuse dans ce petit carré? Ok, facile. Et tu sais quoi? Je vais même être la personne la plus heureuse du monde dans son petit carré.
Depuis le mois de novembre, je suis au chômage. J'ai été licenciée avec de nombreuses autres personnes. Et même si c'était désagréable de repartir ce matin-là, avec ma petite enveloppe sous le bras, ce n'était pas inattendu. Je travaille dans le secteur des médias écrits, (en papier qui plus est!) et depuis ma sortie de l'école de journalisme, je sais que ce genre d'épreuve peut arriver. Pour avoir vu de nombreux collègues être licenciés avant moi, dans les années et les mois précédents, je savais même que c'était imminent. J'étais donc un peu préparée mentalement à cette éventualité et je m'étais plusieurs fois imaginé à quoi cela ressemblerait.
Je me disais donc que cette période off imposée, cette contrainte, je l'aborderais comme le petit carré. Mais j'avoue que je n'y parviens pas vraiment, en tout cas pas tous les jours. Je suis proactive dans la recherche d'emploi, j'ai même déjà eu quelques piges mais ces temps-ci je suis assaillie par ce que j'ai coutume d'appeler des peurs inconsidérées: la peur du manque d'argent (alors que je suis plutôt un écureuil économe), la peur de ne jamais retrouver de travail ( alors que je suis clairement prête à prendre tout ce qui passe et même à changer de secteur d'activité), même la peur de devenir sans-abri ( d'après plusieurs études lues à ce sujet, cette peur toucherait quasiment un Français sur deux). Je sais que ces peurs sont inconsidérées, d'autant que chaque fois que je les évoque, elles me semblent infondées. Mais elles sont là et elles m'empêchent parfois de dormir. Et savez-vous ce qui me met le plus en colère là-dedans? C'est que je sais pertinemment qu'avoir peur n'empêchera pas les choses d'arriver et que l'énergie que je mets dans cette anxiété devrait me servir à inverser la vapeur et à tirer le maximum de tout ce temps que j'ai à ma disposition.
 Alors si vous ne saviez pas quel vœu m'adresser en ce début d'année, outre celui de trouver un travail, pensez au chômage heureux. Plus vite réalisable, bon pour ma santé et celle de mon entourage.
Voilà, ce retour sur le blogue prend la forme d'un coming-out. Je suis anxieuse.  Il est assez rare de me voir dans cet état de vulnérabilité parce que je suis habituellement une machine de guerre de positivisme et de résilience. Mais là, j'ai du mal. Je ne sais pas si c'est l'hiver qui grippe mon starter, un manque de vitamine D, ou la tank à optimisme qui est à sec...Quoi qu'il en soit n'hésitez pas à me faire part de vos expériences de chômage heureux et de vos recettes de regonflage de moral inratables, j'aurais le temps de toutes les essayer!

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